Le Panthéon

Peu d’édifices ont changé de destination aussi souvent que le Panthéon, belle construction classique dont la silhouette domine le Quartier latin. Originellement église dédiée à Sainte Geneviève et destinée au culte catholique, le bâtiment est à peine terminé qu’il est confisqué au clergé : la Révolution française en fait un temple destiné à « recevoir les grands hommes de l’époque de la liberté française » et il prend alors le nom de Panthéon. Mais il changera trois fois d’affectation avant de redevenir, en 1885, ce qu’il est encore aujourd’hui : un gigantesque mausolée.
En 1744, le roi Louis XV, malade, avait fait le vœu, s’il guérissait, de construire une église à Sainte Geneviève, patronne de Paris. Sa santé s’étant rétablie, il confia la construction du monument à l’architecte Soufflot. Celui-ci avait vu un peu trop grand : l’édifice n’était pas encore achevé qu’apparaissaient déjà des fissures. Soufflot mort, son disciple Rondelet dut modifier les plans initiaux pour achever l’édifice.
Inaugurée en 1789, l’église fut bientôt affectée par les Révolutionnaires au « culte des grands hommes » : le premier mort jugé digne d’y entrer fut Mirabeau, bientôt suivi par Voltaire et Rousseau.
Durant tout le XIXe siècle, le Panthéon sera l’enjeu d’une lutte acharnée entre progressistes et catholiques conservateurs : par deux fois, le Panthéon sera rendu à l’Église entre 1791 et 1885, année au cours de laquelle les cendres de Victor Hugo y furent triomphalement transférées. Depuis lors, pas de changement.
L’intérieur, imposant et froid, frappe par sa nudité : les fresques ornant les parois parviennent difficilement à donner une âme à l’ensemble. Dans la crypte, les tombeaux des grands hommes restent désespérément muets…
Vite, remontons. Dans le chœur, nous découvrons alors le dôme, négligé tout à l’heure. Il invite à monter : n’hésitons pas, car, du haut des galeries, la vue sur le Quartier Latin est superbe.

Reply