Les Français

Vive les Français !

De nombreuses rumeurs circulent à propos des Français. On les dit arrogants, sûrs de leur supériorité sur le reste du monde. On les dit désobéissants, individualistes, râleurs, constamment en grève. On les dit séducteurs, amoureux de l’amour et de la bonne chère. On les dit désorganisés, incapables de gagner une compétition de haut niveau, incapables de se vendre. Tout cela est, bien sûr, parfaitement exact. Mais le contraire n’est pas non plus tout à fait faux…
Difficile de parler d’un peuple, surtout quand soi-même on en fait partie ! Il nous est tellement plus facile de résumer à gros traits les caractéristiques de nos voisins européens : les Anglais flegmatiques, les Italiens bruyants, les Espagnols fiers, les Allemands disciplinés, etc. Mais nous les Français ?
Oui, bien sûr, nous avons une conscience très aiguë de notre importance dans le monde, du rôle que nous avons à jouer, de l’exemple que nous devons donner. Ce n’est pas pour rien que nous revendiquons un passé glorieux et hégémonique, dont il nous reste d’ailleurs de brillants vestiges. Et puis nous avons quand même été une puissance coloniale de premier ordre, en Afrique notamment. Et si nous avons été envahis plusieurs fois, c’est sûrement parce que nous suscitions la jalousie de nos proches voisins. De nombreux indices nous portent à croire que le rayonnement international de la France est en très net déclin, mais nous refusons avec la dernière énergie d’ajouter foi à ces allégations pernicieuses.
Et de toutes façons, si nous n’avons plus le pouvoir économique, nous avons la gastronomie. Et que personne ne s’avise de le contester ! Et surtout pas le touriste qui, par mauvaise fortune, se ferait servir par un garçon de café hautain et désagréable dans un bistrot parisien un steak dur comme une semelle accompagné d’une salade défraîchie ! Le vin et la nourriture sont les deux mamelles de notre belle civilisation, et nous sommes capables d’en parler pendant des heures, en tournant sous nos doigts fébriles, très lentement, les larmes aux yeux, un verre de Pétrus 1981, tout en commentant en termes savants la couleur du breuvage, sa robe et ses arômes.
De sport aussi nous adorons parler, et nous devenons très chauvins dès lors qu’il est question de nos champions. S’ils gagnent, ils sont avant tout français. Mais s’ils s’avisent de perdre, nous les renvoyons sans états d’âme à leur condition d’individu anonyme et apatride !

Et puis, la France, nous l’aimons tellement que nous y passons la plupart de nos vacances. L’avantage, c’est qu’on y rencontre beaucoup de touristes étrangers : et au moins, ça nous change

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  1. Marc 11 octobre 2013

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