Honfleur, ville natale d’Erik Satie

Honfleur est un petit port pittoresque aux confins de la côte de Grâce, presque en face du pont de Normandie à l’est et du Havre à l’ouest. Ses activités principales : la pêche, le commerce et la plaisance. Aujourd’hui encore, 1 500 tonnes de poissons et de crustacés sont débarquées à Honfleur chaque année.

Erik Satie est né en 1866 à Honfleur. Sa maison natale a été restaurée et réaménagée en un parcours scénographique et musical, baptisé « Les Maisons Satie ». L’hommage est à l’image de cet homme : très contemporain.

« Les Maisons Satie ne sont pas un musée traditionnel, explique Anne-Marie Bergeret, conservateur. C’est un lieu d’évocation. Ne venez pas y chercher d’objets. L’évocation est avant tout musicale, teintée d’une grosse pointe d’humour. » Coiffé d’un casque sur les oreilles, le « spectateur » est prêt à partir. Il passe de salle en salle. Une demi-heure, une heure… Le temps ne compte pas. Michael Lonsdale a prêté sa voix pour cette visite, ce qui la rend encore plus agréable.

Le premier contact n’est peut-être pas celui que le visiteur imagine. Le métronome nous rappelle le temps qui passe et déjà, l’âme de l’artiste s’est envolée à tire-d’aile. La poire prend ici toute sa symbolique au rythme d’une Gymnopédie. Les mélomanes reconnaîtront ! On passe très vite sur l’enfance de Satie, sa vie à Honfleur jusqu’à l’âge de 12 ans, la mort de sa mère, de sa sœur, le remariage de son père… La « salle des costards » incite alors à s’interroger sur les traces retrouvées de sa vie intime et de ses domiciles.

Puis un grand escalier invite le visiteur à partager quelques moments avec le compositeur. Satie du matin. Satie du soir. Encore un paradoxe. Entre le sacré et le profane… On quitte alors son casque pour une leçon de piano. Le parcours est hétéroclite, toujours drôle pourtant, jusqu’à cette entrée dans le « laboratoire des émotions ». Osez la ronde, effet garanti ! Dès le départ, il nous avait pourtant averti. « Je ne suis ni du XIIe, ni du XIIIe, ni du XIVe siècle… » Il aurait eu sa place dans ce XXIe siècle qui s’annonce. Et, à la fin de la visite, on regrette un peu de ne pas l’avoir connu…

Situé place Erik-Satie, le musée Eugène Boudin présente de nombreuses œuvres des peintres de Honfleur et surtout un exceptionnel ensemble de dessins et aquarelles légués par Eugène Boudin en 1890 à sa ville natale.

Le quai Sainte-Catherine est l’une des images les plus connues de la Normandie avec ses hautes et vieilles maisons à pans de bois et encorbellements, le long du Vieux-Bassin creusé par l’amiral Duquesne au XVIIIe siècle.

La Lieutenance, qui marquait l’une des entrées terrestres dans la ville fortifiée, les greniers à sel classés monuments historiques (aujourd’hui, ils abritent des expositions temporaires), les demeures d’armateurs et de navigateurs, donnent au port un charme inoubliable.

Notre-Dame-de-Grâce est la patronne des marins depuis le XIe siècle. Ceux-ci ont coutume de venir déposer des ex-voto en forme de tableaux, de navires (le plus ancien date de 1730 et 1750), de maquettes de bateaux, au pied de la statue de la Vierge. A la Pentecôte, les marins y montent en pèlerinage.

Construite entre le XIVe et le XVe siècles, l’église Saint-Etienne abrite le musée de la marine (maquettes, objets, souvenirs). Ne pas manquer, à proximité, le musée d’ethnographie et d’art populaire normand.

Une des curiosités de Honfleur, l’église Sainte-Catherine est l’un des édifices religieux les plus originaux de toute la Normandie. Elle est construite en grande partie en bois, à l’emplacement d’une église en pierre détruite lors de la guerre de Cent Ans. Elle date de la deuxième moitié du XVe siècle et du début du XVIe. A voir : l’autel principal en bois doré, son lutrin du XVe siècle représentant un aigle et le buffet d’orgue (1772) dont la balustrade de la tribune s’orne de personnages mythologiques sculptés, tenant des instruments de musique. Originalité de Sainte-Catherine : son clocher presque entièrement en bois, a été construit séparément, en face de l’église ! Il ne se visite pas, à l’exception de la salle du clocher, ancien logement du sonneur.

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